Sur Twitter, Serabi Gold @Serabi_Gold “Une société d’extraction et de développement d’or axée sur le Brésil et cotée à l’AIM (SRB) et à la TSX (SBI, avec des actifs situés dans la région de Tapajos dans l’État de Para.” a annoncé le 20 avril 2023 :

“#Serabi publie ses résultats financiers pour le premier trimestre 2023. Trésorerie au 31 mars de 13,2 millions de dollars. Les teneurs d’alimentation de l’usine étaient les plus élevées depuis le troisième trimestre de 2021, bénéficiant en partie du minerai à plus haute teneur de #Coringa.”

Et le 19 avril : “Suite au solide premier trimestre 2023 de #Serabi, le PDG Mike Hodgson a déclaré :  ” Le développement de la mine du projet Coringa se poursuit comme prévu et les niveaux de développement alors que nous explorons et évaluons le corps minéralisé ont été spectaculaires. “

Un film sur Twitter réalisé par l’entreprise le 24 juillet 2021, explique comment la mine de Coringa sera exploitée : “Développement de la mine en cours à Coringa. Suivez ce lien pour voir la vidéo des progrès à ce jour : https://bit.ly/2XrvZQW

Le 9 décembre 2021 : “Serabi informe que contrairement aux rapports de suspension des attributions de futures licences, les plans de développement du projet actuel à Coringa se poursuivent et le calendrier actuel prévu pour l’attribution de la LI pour Coringa ne devrait pas être affecté.”

Le site minier Coringa de Serabi Gold – Photo: Helena Palmquist / Ascom / MPF-PA

Le directeur général de Serabi, Mike Hodge, a dit dans une déclaration du 22 mars 2023 aux investisseurs que l’entreprise avait entamé un processus de consultation avec les communautés autochtones au début de l’année dernière. “Bien que les progrès aient été plus lents que nous ne le pensions initialement, le rapport final devrait être disponible pour être présenté aux autorités pour examen dans les prochaines semaines.”

Pendant ce temps, Serabi Gold a dynamité la forêt, creusé des tunnels et acheminé par camion le minerai d’or du site de Coringa. Des entretiens avec des responsables de l’agence foncière et des documents vus par le Guardian, Unearthed et Sumaúma indiquent que la propriété de la zone est contestée et que la terre aurait été occupée par des accapareurs de terres illégaux qui, en 2016, ont “vendu” la zone à une société minière canadienne, Chapleau, qui appartient désormais à 100 % à Serabi depuis décembre 2017.

Le code minier laxiste et vague du Brésil permet aux entreprises de signer des accords miniers avec “les propriétaires ou les occupants” de la terre, que leur revendication soit légalement reconnue ou non. L’agence minière brésilienne, ANM, et le département de l’environnement et de la durabilité de l’État de Pará, Semas, avaient tous deux délivré des licences d’exploitation, qui ont été automatiquement renouvelées en août dernier, malgré une ordonnance du tribunal selon laquelle le projet Coringa ne devrait pas recevoir d’autorisation tant que l’entreprise n’aura pas conclu une consultation avec les communautés autochtones Baú et Kayapó Mekrãgnoti à proximité. L’agence minière a par la suite interrompu l’approbation en février 2023 et a déclaré “Il n’y a actuellement aucune autorisation d’exploitation minière dans ces zones”.

photo: Serabi Gold

Serabi dit qu’en vertu de la loi brésilienne, si des demandes de renouvellement ont été soumises, les licences sont automatiquement prolongées. Et dans une mise à jour publiée en mars 2023 : “La société confirme que les demandes de renouvellement ont été soumises dans les délais impartis et qu’aucune notification n’a été reçue des autorités émettrices indiquant que le renouvellement ne sera pas approuvé. En conséquence, ces licences, dont la date d’expiration initiale était le 8 août 2022, restent valables.”

Malgré une déclaration dans un rapport de 2017 d’Antônio José Ferreira da Silva, un responsable de l’autorité foncière à Incra, concernant l’exploitation minière non autorisée : “nous avons un processus administratif en cours à Incra pour reprendre ces zones”, la mine a commencé la production exploratoire l’année dernière et Serabi a rapporté 1 013 onces (28,7 kg) d’or de Coringa. Serabi prévoit d’extraire plus d’une tonne d’or par an, d’une valeur de 70 millions de dollars (56 millions de livres sterling).                  “Chapleau [maintenant Serabi] reconnaît comme propriétaire de la zone un type qui s’est emparé d’un terrain public en utilisant la fraude”, a déclaré Ferreira da Silva d’Incra.

Dans une déclaration au Guardian et à ses partenaires, la société a dit : “Serabi se conforme au cadre minier légal brésilien, nous avons tous les permis requis pour notre opération d’exploitation minière d’essai à Coringa et nous sommes tout à fait à l’aise avec notre position juridique et notre comportement dans relation avec la propriété foncière contestée en cours dans laquelle se trouve Coringa. Serabi opère dans l’État de Pará depuis plus de 20 ans et reste déterminé à travailler avec toutes les parties prenantes, à soutenir les communautés locales et à opérer d’une manière respectueuse de l’environnement.”

photo: Serabi Gold

Felício Pontes Junior, le procureur général qui a accompagné l’affaire devant le tribunal de grande instance, a déclaré : “J’espère qu’il y aura une punition exemplaire contre cette entreprise et que cela servira d’exemple aux autres entreprises minières, en particulier les entreprises étrangères, qui s’installent aujourd’hui en Amazonie sans respect des droits fondamentaux des peuples traditionnels.”

Bepdjo Mekrãgnotire, du peuple Kayapó, a déclaré à un journaliste de Unearthed qu’ils n’avaient pas été consultés avant le début de l’extraction de l’or et qu’il avait d’abord pris conscience que la mine était en activité en raison du bruit des explosifs. “Nous ramassions des noix du Brésil l’année dernière et le bruit nous a fait peur. C’est alors que nous avons découvert.” 

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